Dans les greniers, on retrouve souvent des meubles dont l’usage n’est plus d’actualité. Ces objets du quotidien tels que les canapés délaissés et les tables démodées se voient relégués loin des regards. Les caves ne sont pas en reste ; elles accueillent les appareils ménagers hors service comme de vieux réfrigérateurs ou téléviseurs. Le recoin sous-terrain devient également le lieu de repos pour ce qui autrefois roulait ou recouvrait nos sols : pneus usagés, bicyclettes oubliées et rouleaux de moquette désuets.
Face à l’accumulation de ces éléments encombrants, il est évident que ceux-ci représentent un véritable casse-tête pour leur évacuation. En effet, leur volume conséquent défie la capacité des sacs poubelles classiques. Au cours de la décennie écoulée, on observe une croissance notable du nombre d’objets hétérogènes entassés dans nos espaces de stockage.
Ces divers articles, constitués notamment de plastique, textile, bois ou fer sont ce qu’on qualifie communément d’encombrants. Ils témoignent non seulement d’un passé matériel mais aussi posent question sur le présent gestionnaire des déchets urbains.
Multiplication des objets volumineux : plusieurs facteurs en sont la cause
Les habitudes des consommateurs évoluent avec le temps et cela touche également la sphère de la décoration d’intérieur. Aujourd’hui, on observe une tendance à renouveler fréquemment les meubles pour dynamiser l’espace de vie.
Une autre tendance est celle du délaissement du bricolage par la jeune génération, plus attirée par les loisirs numériques. Face à un meuble endommagé, beaucoup préfèrent remplacer plutôt que réparer.
Par ailleurs, les articles en kit accessibles financièrement prennent souvent le dessus sur des matériaux traditionnels comme le bois massif. Les fabricants diversifient leurs matériaux, allant des plastiques aux composites variés en passant par le verre et la mélamine, ce qui influence directement la longévité des produits d’ameublement.
Administration des résidus de mobilier
La quantité de déchets d’ameublement s’accroît, que ce soit issus des domiciles, bureaux ou magasins. Pour y faire face, la France adopte le système de la Responsabilité élargie des Producteurs, impliquant les fabricants et importateurs dans la gestion de ces ordures. Ils sont au nombre de 7500 à coordonner leurs efforts pour traiter les articles qu’ils ont vendus.
Pour l’encadrement de cette opération, deux structures principales ont été désignées : Valdélia et EcoMobilier. Ces organismes ont la charge de superviser tout le processus allant du tri à la valorisation des déchets d’ameublement jusqu’à fin décembre 2023, conformément aux directives gouvernementales en vigueur depuis fin novembre 2017.
Chiffres clés sur la gestion des déchets de mobilier
Chaque année, une quantité considérable de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEA) est récupérée en France. Près de 80 % de ces déchets font l’objet d’un recyclage ou sont utilisés pour produire de l’énergie. Les meubles n’échappent pas à cette tendance : en effet, ils représentent un volume conséquent dans le total des objets collectés, avec plus d’une tonne ramassée chaque jour.
La réutilisation des meubles usagés joue un rôle non négligeable dans la protection de notre environnement. Cette pratique permet effectivement de diminuer les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique. À titre illustratif, recycler quatre tonnes d’encombrants issus du mobilier évite la production d’une tonne de CO2.
Heureusement, le tri et la collecte sont facilités par un large réseau comprenant plusieurs milliers de points répartis sur l’ensemble du territoire national. Ceux-ci se trouvent notamment dans les centres spécialisés ainsi qu’auprès des organisations impliquées dans l’insertion sociale ou chez certains distributeurs engagés.
Grâce aux efforts continus concernant la gestion des DEA, il a été possible en 2015 d’éviter le rejet dans l’atmosphère d’environ 70 000 tonnes de dioxyde de carbone, contribuant ainsi activement à préserver notre planète.
Objectifs 2023 pour la gestion des objets volumineux
Le décret de novembre 2017 a posé des bases claires pour l’avenir du recyclage du mobilier. L’objectif primordial est de récupérer 40 % des meubles vendus et d’améliorer leur traitement écologique. Pour 2022, la barre est placée plus haut avec la nécessité de recycler la moitié des articles récupérés afin de réduire l’impact environnemental, notamment les émissions de CO2.
L’accent est mis sur le fait que presque tous les éléments collectés doivent connaître une seconde vie, soit par le recyclage soit par la réutilisation, concrétisant ainsi un taux d’utilisation optimale s’élevant à 90 %. De plus, dès l’aube de 2021, une part significative des produits récupérés sera allouée aux acteurs engagés dans l’économie sociale et solidaire; ils bénéficieront précisément de 1,5 % des objets collectés pour leurs activités.
Cette stratégie embrasse donc non seulement les impératifs environnementaux mais soutient également les initiatives solidaires en faveur d’une économie circulaire inclusive.
Évolutions des règles concernant les déchets de meubles
La législation française impose une responsabilité particulière aux fabricants de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEA), connue sous le nom de Responsabilité élargie des Producteurs. Elle leur demande de prendre en charge les coûts liés à la gestion environnementale des produits vendus avant 2013, dont les frais sont réfléchis dans le prix payé par les consommateurs jusqu’au début 2021.
D’autre part, la réglementation a été étendue pour inclure également certains articles d’ameublement comme ceux rembourrés utilisables pour dormir ou s’asseoir. La collecte de ces objets usagés est organisée tant pour les ménages que pour les professionnels, suivant un cadre précisé en novembre 2017. Cette même période a vu l’établissement des directives strictes adressées aux organismes chargés du recyclage et à ceux qui gèrent ces opérations de manière indépendante, assurant ainsi une gestion écologique conforme aux attentes réglementaires.